Stratigraphie du Nord de la l’Algérie


Du point de vue stratigraphique, le nord algérien fait partie de bassin mésogéen. Quatre ensembles paléogéographiques sont distingués : la meseta oranaise, l’atlas saharien, le SE constantinois et le domaine tellien. On distingue : 

a) Le Paléozoïque (Primaire) : 

  • La partie inférieure du paléozoïque (Ordovicien-Silurien), affleure sous forme de gneiss, micaschistes et quartzites dans la partie septentrionale : Monts de Ghar-Rouban, Tiffrit, Chenoua, Kabylie.

  • Le Dévonien : La sédimentation comporte des brèches, recouvertes d’un ensemble schisto-gréseux avec calcaires récifaux à Ghar-Rouban et Tlemcen, incluant des épisodes éruptifs.

  • Le Carbonifère : Il est connu dans le Djurdjura (faciès continentaux), dans les monts de Ghar Rouban (Viséen schisto-conglomératique) et dans la région de Tlemcen où sont inclus des épisodes éruptifs.

b) Le Mésozoïque (Secondaire) : 

  • Le Trias : Il évolue d'une sédimentation gréseuse à de puissants dépôts évaporitiques se terminant par des calcaires dolomitiques avec intercalations de volcanites basiques. En Grande Kabylie, une partie du Permien et du Trias inférieur sont constitués de grès rouges surmontés par des calcaires du Mushelkalk en bancs épais ou en plaquettes. Une sédimentation gréseuse rouge reprend ensuite, accompagnée d'intercalations doléritiques. 

Au Sud, dans la région des Babors, le Keuper salifère et gypsifère, repose sur les calcaires du Mushelkalk. Cette sédimentation lagunaire s'étend tout le long de la zone tellienne. A l'Est, ce Trias lagunaire, argilo-détritique, évolue en tendance carbonatée au Mushelkalk. En fin du Trias, les dépôts évaporitiques se généralisent.

  • Le Jurassique : Il débute par une transgression marine ; les faciès calcaréo-dolomitiques à oolithes du Rhétien, reposant sur le Keuper, laissent place à des marnes au Lias supérieur. Dans le Hodna et à Boussaâda, des carbonates comblent la fosse atlasique.

Dans le Tell occidental et la Plate-forme saharienne, les dépôts sont carbonatés (200m).

Le Dogger apparaît en Kabylie avec une sédimentation carbonatée réduite, et dans le Tell avec une sédimentation argilo-carbonatée épaisse au niveau des Hauts-Plateaux et du môle constantinois (carbonates), ainsi que dans la fosse atlasique.

Pour la bordure sud de l'Oranais et de l'Atlas saharien occidental, le Bajocien montre une tendance détritique traduisant une activité fluvio-deltaïque. Au Malm, les grès s'étendent vers le Nord soulignant une régression. S'opposent alors les domaines marins du Nord et les domaines continentaux deltaïques du Sud. Cependant, au Sud quelques dépôts d'influences marines s’observent encore (Haut-Plateaux et fosse atlasique). A l'Est du méridien Sedrata-Laghouat, le milieu est marin jusqu'au Jurassique supérieur.

  • Le Crétacé : détritique et siliceux, il affleure dans l'Atlas saharien, où il atteint 1200m de puissance. A l'Aptien, une transgression carbonatée à récifs marque la sédimentation dans le Hodna et les Aurès; les grès dominent au Sud et à l'Ouest (fluvio-deltaïque).

A l'Albien, des grès puis des flyschs se déposent dans l'Atlas saharien alors que dans le Tell, ce sont des faciès argilo-gréseux qui dominent. Dans le SE constantinois, une transgression du Crétacé supérieur s'amorce avec des dépôts de carbonates.

Au Cénomanien, la mer est présente, peu profonde au Sud (évaporites) ou franchement marine dans le Tell (1000m de marnes pélagiques). Le Cénomanien est néritique (300 à 400m de puissance) à Telagh et Tiaret, carbonaté dans le Hodna. Le Turonien marneux à lamellibranches et échinodermes couvre tout le Nord algérien à l'exception des Hauts-Plateaux et du constantinois.

Au Sénonien, la sédimentation marno-calcaire se poursuit et elle marquée par un approfondissement marin.

c) Le Cénozoïque (Tertiaire) : 

  • Il débute à l'Eocène par des dépôts étendus et puissants : marnes, calcaires et argiles dans le Tell et marnes gypseuses, calcaires phosphatés et à silex dans le Hodna.

  • A l'Oligocène, la sédimentation est dominée par les grès.

  • Au Miocène inférieur, une épaisse série de marnes bleues ( 1000 m) accompagne la transgression qui envahit l'Algérie depuis Tlemcen jusqu'à Biskra engendrant l’individualisation des bassins de Tafna, du bas et moyen Chélif, du Hodna et des Sébaou.

  • Au Miocène supérieur, la régression au Burdigalien est suivie d'une transgression dans le Chélif (marnes noires ou bleues, sables, grès, calcaires, diatomites, gypse).

  • Au Pliocène, des marnes bleues gréseuses (1000 m) se déposent dans le Chélif et la Mitidja. Partout ailleurs, la sédimentation est lagunaire ou continentale. 

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